Kigali ― Le cancer du col de l’utérus demeure la forme de cancer la plus répandue chez les femmes au Rwanda, avec environ 1230 nouveaux cas diagnostiqués et 830 décès enregistrés chaque année, ce qui en fait une préoccupation majeure pour les autorités sanitaires.
Dans le souci de réduire la charge de morbidité et de préserver des vies, les autorités rwandaises ont, en 2020, élaboré une stratégie nationale conforme à l’objectif ambitieux fixé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), visant à éradiquer le cancer du col de l’utérus d’ici à 2030. En février 2025, le pays a franchi une nouvelle étape avec le lancement de son Plan accéléré pour l’élimination du cancer du col de l’utérus 2024-2027, communément appelé « Mission 2027 ». Ce plan établit une série de mesures concrètes visant à permettre au pays d’éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici à 2027, soit trois ans avant la cible mondiale fixée par l’OMS.
Avec l’appui de l’OMS et d'autres partenaires, le ministère de la Santé mène activement une campagne de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH), intensifie des initiatives de dépistage massif du cancer du col de l'utérus dans les centres de santé et les cliniques mobiles, renforce les capacités de diagnostic en laboratoire et veille à garantir l’accès aux traitements et aux soins, afin d’accélérer les progrès vers l’élimination du cancer du col de l’utérus.
Le centre de santé a alors transféré Florida à l’hôpital de référence de Kibuye, où une lésion précancéreuse du col de l’utérus a été détectée. Elle a ensuite été orientée vers l’hôpital militaire de référence et universitaire du Rwanda, un établissement ultramoderne situé dans la capitale rwandaise, Kigali, pour y suivre une chimiothérapie.
Florida, qui s’était crue condamnée après l’annonce de sa maladie, est aujourd’hui en bonne santé. « J’ai pris mes médicaments en suivant à la lettre les prescriptions médicales. Pendant près de deux mois, je n’ai manqué aucune séance de chimiothérapie », se souvient-elle.
En partenariat avec l’OMS et Gavi, l’Alliance du vaccin, le pays a lancé en 2011 un programme de vaccination contre le virus du papillome humain, le premier du genre en Afrique, et a depuis maintenu un taux de couverture supérieur à 90 % chez les filles âgées de 9 à 15 ans.
En octobre 2025, le pays avait mis en place des programmes de dépistage du cancer du col de l'utérus afin d'atteindre l'objectif d'élimination fixé par l'OMS dans neuf districts sur 30. Des services de diagnostic en laboratoire sont disponibles dans cinq hôpitaux de référence.
« Le dépistage précoce est essentiel, car lorsqu’un diagnostic est posé à temps, il existe des traitements efficaces favorisant la guérison », explique Edith Nikuze, sage-femme à l’hôpital de référence de Kibuye.
« Lors des journées de dépistage, il arrive que les populations se présentent en masse : nous recevons parfois entre 30 et 50 patientes en une seule journée », explique Diane Uwabeza, infirmière au centre de santé de Rubengera.
Pour alléger la charge des centres, des équipes mobiles spécialisées interviennent pour renforcer les campagnes, notamment dans les zones à forte affluence.
Marie Claire Mukeshimana, agente de santé communautaire également originaire du district de Karongi, se souvient des premiers doutes des femmes. « Il y avait des rumeurs selon lesquelles leurs cols seraient retirés, donc elles avaient peur. En tant qu’agentes de santé communautaires, nous avons pris l’initiative de nous faire dépister en premier pour leur prouver que c’est une procédure sûre et efficace », indique-t-elle.
En collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique et le Centre international de recherche sur le cancer, l’OMS a fourni des orientations en ce qui concerne la conception et la mise en œuvre de services de radiothérapie, contribuant ainsi à l’ouverture du premier centre de radiothérapie du pays en 2019.
Cette stratégie globale porte ses fruits : selon les données officielles, plus de 90 % des femmes recensées, présentant des lésions précancéreuses ou un cancer invasif du col de l’utérus ont pu recevoir un traitement.
En collaboration avec les partenaires, l'Organisation a également appuyé le Rwanda à renforcer les services de dépistage dans cinq districts.
« L’OMS soutient pleinement le Gouvernement du Rwanda dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus et dans ses interventions visant à améliorer la santé et le bien-être des femmes dans le pays », indique le Dr Augustin Gatera, responsable de la promotion de la santé et des maladies non transmissibles au Bureau de l'OMS au Rwanda.
Forte de son expérience, Florida garde espoir. « Face à la maladie, il ne faut pas désespérer. Il faut se rendre à l’hôpital, car les médecins ont les compétences nécessaires pour traiter ce type de cancer », affirme‑t‑elle.
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